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La vie amoureuse

Etre là où les choses se passent chaque fois qu'il est question d'autisme, avec les autistes, chaque fois que faire se peut...

Charte de la vie amoureuse – L’accompagnement de la vie amoureuse (Fondation Sonnenhof – 1998)

 

Vie affective et sexuelle

Tous les parents sont un jour ou l’autre confrontés à l’éducation sexuelle de leur enfant. Ces extraits d’un colloque dédié visent à nous aider à accompagner nos adolescents autistes.
Sources : journées d’études du Sonnenhof relatives à la vie affective et sexuelle des personnes handicapées, 06 et 07 mai 1999.

Pas seulement une instruction sexuelle
L’éducation sexuelle ne se résume pas à une instruction sexuelle. Grande est la tentation de la réduire souvent à une transmission de connaissances, d’un savoir concernant les organes sexuels et leur fonctionnement. L’éducation sexuelle doit avant tout reconnaître l’autre comme sujet de désir.
En matière d’éducation sexuelle, il convient d’établir un partenariat entre la personne handicapée mentale et un adulte de son choix (éducateur, thérapeute, autre). Donner la parole à la personne handicapée, ne pas savoir à sa place, cheminer avec elle, reconnaître ses difficultés spécifiques, ne pas porter de jugements de valeurs, sont autant d’objectifs visés par un tel partenariat.
Il s’agira, par conséquent, comme dans tout accompagnement, de trouver la juste distance relationnelle qui favorise le dialogue. Deux dangers peuvent nous guetter. Une trop grande proximité peut conduite à la fusion. Dans ce cas, l’autre n’existe plus pour lui-même mais pour l’autre.
À l’inverse, une trop grande distance risque d’amener l’ignorance, le rejet des préoccupations, des attentes de la personne handicapée mentale.

Se mettre à l’écoute

Adopter une attitude de vigilance en matière d’éducation sexuelle revient à favoriser, à proposer le dialogue sans l’imposer, à saisir le moment opportun (ni trop tôt, ni trop tard) pour se mettre à l’écoute de l’autre et rendre accessible le dialogue. Toute éducation sexuelle doit tenir compte du vécu de la personne, de ses réelles préoccupations.
Il ne s’agit pas de devancer les questions de la personnes, mais bien au contraire de respecter, tenir compte de son besoin légitime de connaître, comme celui tout aussi légitime de méconnaître, de ne pas savoir.
La méconnaissance, qualifiée souvent d’un « savoir sans savoir » est à accepter et constitue parfois une étape nécessaire dans la vie de l’individu.

Souple et individualisée

L’éducation sexuelle doit être souple et individualisée. Ainsi lorsqu’elle s’adresse à des personnes déficientes intellectuelles, elle doit être adaptée et prenant en compte les décalages d’éducation sexuelle doit se faire en considérant l’ensemble du développement de la personne handicapée mentale. Dans le respect des principes énoncés ci-dessus, l’éducation sexuelle s’appuyant sur des supports éducatifs adaptés est à mettre en place dès l’enfance.
L’intervention en matière d’éducation sexuelle s’articulera autour de trois axes : le savoir, le savoir-faire, le savoir-être.

Le savoir

Il s’agit de fournir les connaissances, les renseignements relatifs à la sexualité en général, de compléter, voire de rectifier des informations glanées ailleurs (TV, médias) qui peuvent souvent être mal comprises, mal assimilées eet de ce fait pas maîtrisées. Parallèlement, fournir aux personnes handicapées tous les renseignements concernant la contraception, les MST, le sida.

Il va de soi, que toutes les informations doivent être données dans un climat de confiance, de respect, sans culpabiliser la personne.

Le savoir-faire

Autre versant de cette intervention, il vise les modalités habituelles de l’expression de la sexualité, les comportements sexuels socialement admis.

Le savoir-être

Au cours de cette éducation sexuelle, il faut responsabiliser la personne handicapée, l’amener à adopter et à mettre en place une manière d’être valorisante pour elle-même, l’aider à construire une image de soi positive.

Charte de la vie amoureuse

Cette charte a été élaborée pour les personnes handicapées lors des journées d’études du Sonnenhof relatives à la vie affective et sexuelle des personnes handicapées, 06 et 07 mai 1999

Moi, être sexué

1. je suis un homme, je suis une femme. Je suis un(e) adulte
2. Comme être humain et comme être sexué, j’existe avec mon cops et avec mon esprit, mon cœur, ma pensée. J’éprouve et je vis des sentiments, des émotions, des relations.
3. Comme être sexué, je sais donner la vie
4. Je suis responsable de mes actes, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’institution.

Moi et mon (ma) partenaire

5. Je choisis mon (ma) partenaire. Il (elle) sera du sexe opposé au mien ou du même sexe.
6. J’éprouve des sentiments, des émotions pour ou avec mon (ma) partenaire. Je communique et je dialogue avec lui (elle)
7. Je n’ai de relation sexuelle avec mon (ma) partenaire qu’avec son consentement
8. Je suis bienveillant et respectueux envers le corps de mon (ma) partenaire. Je ne lui fais aucun mal.
9. Je me protège et je protège mon (ma) partenaire contre les risques de transmission du sida ou d’une autre maladie sexuellement transmissible.
10. Lorsque je désire avoir une relation amoureuse avec lui (elle), je prends des engagements à son égard. Ces engagements sont de l’ordre du respect, de la fidélité, du savoir-vivre, de l’assistance.
11. Je respecte les engagements que j’ai pris avec mon(ma) partenaire.
12. Je soutiens et j’aide mon (ma) partenaire dans ses difficultés.
13. Je peux officialiser mes relations amoureuses en m’engageant avec mon (ma) partenaire pour des fiançailles. Elles peuvent être suivies de cohabitation.

Moi et ma famille

14. Je suis membre d’une famille. Je l’informe des engagements amoureux que je prends
15. Je demande à ma famille de m’accepter comme adulte.

Moi et les autres

16. En aucun cas, je n’impose ma sexualité à quelqu’un
17. Avant de poser un acte sexuel, je réfléchis aux conséquences de mon acte

Sources : Actes journées d’études
Fondation Sonnenhof – Bischwiller