L’Autisme
L’autisme est nommé “trouble du spectre autistique “ par l’OMS ou “trouble du spectre de l’autisme” (TSA) par le DSM-5.
C’est un trouble du neurodéveloppement, présent dès la naissance, qui se manifeste dans la petite enfance et persiste tout au long de la vie.
Il se caractérise par des difficultés de communication et d’interaction sociale, ainsi que par des intérêts restreints et stéréotypés.
Définition et caractéristiques
Définition et caractéristiques
L ‘autisme se caractérise par des particularités dans les domaines suivants :
– les interactions sociales (relation aux autres) et la communication très perturbée
La personne autiste peut paraître indifférente à autrui, a des difficultés à s’intégrer dans les groupes ; dans les cas les plus sévères il n’y a pas d’échange par le regard, le contact physique est évité.
L’apparition du langage est souvent retardée – et peut même ne pas apparaître du tout.
L’enfant autiste ne développe pas de modes de communication alternatif.
– le comportement et les activités
Le comportement apparaît répétitif : activités stéréotypées ; gestes sans signification apparente pour les personnes neurotypiques , manipulations d’objets fétiches ; dans son environnement la personne avec TSA est très attaché à des routines et rituels qui le rassurent.
L’imprévu et le changement des habitudes sont une cause de stress, qui si elles ne sont pas anticipées, peuvent déclencher des colères plus ou moins violentes au cours desquels l’individu peut s’en prendre à autrui ou à son propre corps (auto-agressions ou auto mutilations parfois graves).
Les personnes avec autisme se caractérisent également par des intérêts spécifiques : le fait de s’intéresser de façon exclusive à un sujet ou une activité (par exemple, la passion des trains, de la météo etc.)
Ces intérêts spécifiques peuvent être un levier pour développer les capacités d’une personne.
– Les perceptions sensorielles
Les personnes avec TSA présentent souvent des particularités sensorielles : hyposensibilité ou hypersensibilité au bruit, à la lumière, aux odeurs, à la douleur, au toucher, vestibulaires…
Ces perceptions différentes peuvent générer de la souffrance qui peut s’exprimer par des troubles du comportement (agressivité envers soi-même ou envers les autres…).
Un trouble précoce et évolutif
Ces troubles et notamment les troubles des interactions sociales s’installent dès les premières années (avant 2 ans dans la majorité des cas, sans que l’on puisse poser de diagnostic certain avant 3 ans).
Ce trouble persiste durant la vie entière, mais il est susceptible de varier dans son expression et dans sa sévérité, notamment en fonction des mesures d’accompagnement thérapeutiques et éducatives mises en place.
Il existe de nombreuses appellations pour qualifier l’autisme.
On peut retrouver notamment le terme de troubles envahissants du développement (TED).
Elles s’expliquent par l’évolution des connaissances scientifiques qui influent sur les classifications officielles pour nommer et catégoriser les troubles liés à l’autisme.
Ainsi, il existe au niveau international deux classifications qui font autorité :
le DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders – Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux en français) de l’Association Américaine de Psychiatrie aux Etats-Unis
la Classification Internationale des Maladies (CIM) de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé)
Le terme “Trouble envahissant du développement” était le terme officiel de la version IV du DSM et de la version 10 de la CIM pour désigner l’autisme et ses variantes. Il a été remplacé par le terme “Trouble du spectre de l’autisme” dans le DSM V (sorti en 2013 en version anglaise et en 2015 en version française) et la CIM 11 dont la version anglaise uniquement est sortie en juin 2018. )
De même, concernant, l’autisme sans trouble du développement intellectuel, il existe des terminologies anciennes telles que l’autisme de “haut niveau” ou le Syndrome d’Asperger.
Le syndrome d’Asperger se distinguait de l’autisme de haut niveau par une absence de retard de langage dans la petite enfance (et/ou par un langage bien développé voire particulièrement sophistiqué).
Les prévalences actuellement estimées sont de 1,7/1 000 à 4/1 000 pour l’autisme infantile et de 3 à 7/1 000 pour l’ensemble des troubles envahissants du développement, soit environ 10 fois plus que les estimations antérieures basées sur les études publiées avant 1990.
Les causes
Les causes de ce trouble sont multifactorielles.
On ne connaît toujours pas la (ou les) cause exacte de l’autisme, mais les recherches sur ce sujet se concentrent sur la génétique et les facteurs environnementaux, plus précisément, une combinaison de ces deux éléments.
La compréhension des mécanismes en cause est complexe et reste encore très incomplète : malgré toutes ces recherches, toutes les causes de l’autisme ne sont pas connues, de même que la combinaison des différents facteurs à l’origine de ce trouble.
De fait, on sait déjà qu’un trouble autistique – généralement accompagné d’un retard mental grave – peut être associé à d’autres maladies connues, notamment des maladies génétiques ou neurologiques (comme la maladie de Bourneville) qui n’ont a priori pas d’autre rapport entre elles que d’entraîner un retard mental.
Mais le plus souvent le trouble autistique est autonome, indépendant d’une autre affection connue.
Il est important de garder en tête que chaque personne autiste est unique.
Prévalence de l’autisme
Les données épidémiologiques internationales sur la prévalence (nombre de cas dans une population donnée) ont beaucoup évolué ces dernières années.
Le nombre de cas d’autisme a continué d’augmenter en 2022 aux États-Unis, selon une étude publiée mardi par la principale agence sanitaire du pays, une tendance probablement due à l’amélioration des diagnostics, selon les auteurs. La prévalence estimée des cas d’autisme chez les enfants âgés de 8 ans est ainsi passée en 2022 à un enfant sur 31, selon ce nouveau rapport des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC). En 2020, c’était un enfant sur 36, et vingt ans plus tôt, un enfant sur 150.
Si le chiffre de la prévalence varie selon les études, les scientifiques s’accordent sur un taux de 2 % pour l’autisme, soit 15 000 naissances par an en France et de 1 enfant sur 6 pour l’ensemble des troubles du neurodéveloppement, soit 120 000 naissances par an en France. (source : handicap.gouv.fr)
Les données épidémiologiques dont nous disposons
- Prévalence des différents TND : en constante augmentation ;
- TSA : 1 % en population générale ;
- TDAH : 5% des enfants et adolescents, 2,5% des adultes ;
- Dyslexie : 5 à 17% des enfants en âge d’être scolarisés ;
- Trouble développemental de la coordination (anciennement appelé dyspraxie) : jusqu’à 6% en population générale ;
- Déficience intellectuelle : environ 1% en population générale.
